Bordetella est un groupe de petits pathogènes bactériens à Gram négatif qui causent des infections des voies respiratoires chez les humains et les animaux.1 Neuf espèces de Bordetella ont été identifiées à ce jour, mais Bordetella pertussis (B. pertussis) cause la plus grand nombre de cas de malades chez l’humain et seulement trois autres membres de ce groupe, B. bronchiseptica, B. parapertussis et B. holmesii ont été associés à des infections respiratoires chez l’humain, alors que B. bronchiseptica est plus présent chez les animaux.
B. pertussis cause la coqueluche, une infection hautement contagieuse des voies respiratoires caractérisée par des épisodes de toux graves caractéristiques. La période d’incubation est en moyenne de 7 à 10 jours et la maladie suit une évolution prolongée comprenant trois étapes :2
- Écoulement nasal persistant
- Toux paroxystique
- Convalescence
L’anatoxine coquelucheuse est le principal facteur de virulence de B. pertussis. L’anatoxine coquelucheuse agit par un mécanisme d’action complexe impliquant la pénétration des cellules des voies respiratoires, la modification des voies de signalisation critiques et la perturbation des mécanismes de régulation cellulaire.1 Avec d’autres toxines bactériennes, l’anatoxine coquelucheuse cause des dommages à l’épithélium respiratoire, ce qui entraîne la plupart des symptômes d’infection, comme la toux sévère.3
La coqueluche est très contagieuse et on pense que sa transmission se fait via les gouttelettes respiratoires.1,2 Puisque B. pertussis n’a aucun réservoir animal ou environnemental connu, toutes les infections humaines se produisent par transmission interhumaine.3 La coqueluche n’est pas une maladie saisonnière. La propagation secondaire dans les familles, les écoles et les hôpitaux est rapide.
La vaccination a entraîné une réduction spectaculaire de cas de la maladie, mais des foyers continuent de survenir.1 La vaccination contre B. coqueluche est disponible par le biais du vaccin diphtérie-tétanos-coqueluche (DTC) et du vaccin acellulaire, qui entraîne moins de réaction que le vaccin DTC. Le vaccin DTC est généralement utilisé dans la plupart des pays développés et a eu une incidence importante sur la réduction de la coqueluche. La dose de rappel du vaccin contre la coqueluche destiné aux adolescents et aux adultes est appelé dcaT.2,3
En cas de suspicion clinique de coqueluche, le diagnostic peut être confirmé par l’isolement de B. pertussis dans des milieux de culture spéciaux, à partir de prélèvements nasaux et nasopharyngés, mais pas prélèvement effectué au niveau de gorge. La culture est plus susceptible d’être positive au début de l’évolution de la maladie, mais le diagnostic n’est souvent pas pris en compte tant que la toux paroxystique n’est pas présente depuis un certain temps. La technique par immunofluorescence directe à partir d’un frottis nasopharyngé par est utilisée pour le diagnostic rapide de la coqueluche, mais les tests d’amplification des acides nucléiques, comme les tests par réaction en chaîne par polymérase, sont devenus courants en raison de leur grande sensibilité.4
Le traitement antibactérien est efficace aux premiers stades de la coqueluche et peut réduire la transmission à d’autres personnes. Plusieurs types d’antibiotiques sont actifs contre B. pertussis, mais les macrolides sont préférés, tant pour le traitement que pour la prophylaxie. L’érythromycine possède la plus grande expérience clinique, mais l’azithromycine et la clarithromycine sont également efficaces.2
Références
Mattoo S, Cherry JD. Molecular Pathogenesis, Epidemiology, and Clinical Manifestations of Respiratory Infections Due to Bordetella pertussis and Other Bordetella Subspecies. Clin Microbiol Rev. 2005;18(2):326–382. https://doi.org/10.1128/CMR.18.2.326-382.2005
https://www.cdc.gov/pertussis/clinical/diagnostic-testing/diagnosis-pcr-bestpractices.html
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